Syndrome de Vasa : comprendre les échecs de projet liés au manque d’alignement en entreprise
Le syndrome de Vasa tire son nom d’un naufrage historique, devenu une métaphore puissante dans le monde de l’entreprise. Aujourd’hui encore, il illustre parfaitement ce qu’il se passe lorsque des équipes travaillent en silo, sans coordination ni vision commune. Ainsi, cette histoire met en lumière les dérives organisationnelles et explique pourquoi elle résonne fortement dans l’actualité des entreprises modernes.
La vraie histoire du navire Vasa
En 1626, le roi de Suède Gustave II Adolphe ordonne la construction d’un navire de guerre démesuré : le Vasa. Dès le départ, ce navire doit symboliser la puissance navale du royaume et surpasser tous les autres bâtiments de l’époque.
Pour concrétiser cette ambition, les meilleurs artisans et architectes navals participent au projet. De plus, les exigences techniques sont audacieuses : deux ponts de canons, un design impressionnant, des proportions immenses. Cependant, malgré des compétences élevées, le projet souffre d’un mal invisible : le manque total de coordination entre les équipes.
Par conséquent, le chantier avance dans la confusion, sous des ordres contradictoires. En outre, personne n’ose alerter sur les problèmes de stabilité. Finalement, le jour du lancement, en 1628, le Vasa quitte le port de Stockholm… avant de sombrer quelques minutes plus tard, à peine poussé par une brise. Le navire présente une esthétique remarquable, mais sa structure manque cruellement d’équilibre.
En réalité, cet échec spectaculaire, aujourd’hui connu sous le nom de « syndrome de Vasa », continue d’alimenter les réflexions sur la gouvernance et la conduite de projets.
Ce que le syndrome de Vasa signifie pour les entreprises
Dans le monde de l’entreprise, le syndrome de Vasa renvoie à plusieurs situations récurrentes :
- Des équipes compétentes travaillent sans coordination,
- Des projets ambitieux démarrent sans alignement entre les directions,
- Des signaux faibles sont ignorés par conformisme ou par peur hiérarchique,
- La communication interne se dégrade au fil du temps.
Ainsi, les conséquences s’enchaînent rapidement :
- Des projets dérapent,
- Les budgets explosent,
- Les objectifs deviennent flous ou contradictoires,
- Et parfois, comme le Vasa, le projet s’effondre dès son lancement.
Autrement dit, ces échecs ne relèvent pas d’un manque de compétence. Ils résultent d’une gouvernance défaillante, d’un alignement insuffisant et d’un manque de transparence.
Business case : comment un manager de transition intervient dans une entreprise frappée par le syndrome de Vasa
Pour illustrer concrètement ce phénomène, prenons l’exemple d’une entreprise de services B2B qui lance un ambitieux programme de transformation digitale. Très vite, malgré l’implication des directions marketing, IT, commerciale et RH, plusieurs dérives apparaissent :
- Les livrables manquent de synchronisation,
- Les outils choisis ne répondent pas aux besoins terrain,
- Les équipes s’opposent au lieu de collaborer,
- Le projet devient une source majeure de tension au COMEX.
Face à cette situation, un cabinet de management de transition mobilise un expert spécialisé en gestion de crise projet. Dès son arrivée, il analyse l’environnement, écoute les acteurs et identifie les causes profondes.
En 10 jours seulement, ce manager de transition :
- Identifie les blocages inter-directions,
- Redéfinit une feuille de route claire et partagée,
- Met en place des rituels d’alignement hebdomadaires,
- Restaure une communication fluide entre les pôles,
- Accompagne les managers pour clarifier leurs priorités.
Progressivement, le projet regagne en cohérence. De plus, en moins de trois mois, la direction retrouve la confiance des équipes. Le chantier avance alors dans un cadre maîtrisé et structuré.
En définitive, ce manager de transition joue un rôle déterminant : il rétablit l’alignement, sort les équipes du déni et redonne à chacun un cap clair.
FAQ : comprendre et anticiper le syndrome de Vasa
Pourquoi les entreprises tombent-elles dans ce syndrome ?
Souvent, le conformisme, la peur du conflit ou l’absence de mécanismes d’alerte interne en sont la cause. Plus l’organisation est hiérarchique, plus ce risque augmente.
Quels sont les signes précurseurs ?
En général, on observe des décisions contradictoires, une perte de sens, des retards injustifiés, un pilotage flou et des silos persistants.
Comment un manager de transition peut-il éviter cela ?
Grâce à son recul, sa neutralité et son expérience, il restaure la clarté, renforce le pilotage et réengage les parties prenantes.
Dans quels projets ce risque est-il le plus élevé ?
Généralement, on le retrouve dans les transformations digitales, les fusions, les restructurations ou les déploiements multi-sites.
En conclusion
En résumé, le syndrome de Vasa rappelle une vérité essentielle : le talent seul ne suffit pas. Sans alignement, même les meilleures équipes peuvent échouer.
C’est précisément pour cette raison que le manager de transition apporte une valeur décisive. Il reconnecte les équipes, apaise les tensions et remet de la cohérence dans l’action collective.
Alors, avez-vous un projet complexe en vue ? Dans ce cas, assurez-vous que votre navire tienne la mer.